lundi 10 décembre 2018

Une Gloutney victime d'un vol

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Dans La Presse du 26 mars 1952, on raconte qu'un vol a été commis dans un commerce montréalais. La serveuse nommée Claire Glautney a dû remettre les recettes de la journée. Le voleur l'a ensuite obligée à «se coucher sur le plancher».

«Un homme âgé d'environ 35 ans a commis un vol de 60 dans une biscutterie Oscar, hier soir, en declarant à la serveuse, seule dans l'établissement à ce moment-là, qu'il avait un revolver dans la main qu'il tenait enfouie dans la poche de son manteau», écrit-on dans le quotidien montréalais à la page 33.

«Le voleur a intimé l'ordre à Mlle Glautney de lui remettre le contenu de la caisse, (...), puis il lui a dit de se coucher sur Ie plancher. «Et ne te relève pas de là», a-t-il dit avant de fermer la porte, «parce que je ne serai pas loin.»

L'article mentionne aussi que la serveuse Glautney demeure au 4114, rue Drolet à Montréal.

Vérification faite dans le répertoire des habitants de Montréal, en 1952, c'est un membre de la grande famille Gloutenet qui habite à cet endroit. Le charpentier Albert Gloutney - le journaliste a mal noté le nom de famille de la serveuse - a épousé Marie-Jeanne Sirois en décembre 1927 à Saint-Eugène de Grantham.

Claire Gloutney habite alors chez ses parents. Née le 5 janvier 1936 (son père était alors barbier, a-t-on noté sur l'acte de baptême), elle a donc 16 ans lors de sa mésaventure.

lundi 10 juillet 2017

Quand Gloutney devient Glouteny

Tous les descendants de Nicolas Gloutenet et de Geneviève Guyon le savent bien. Ils ont hérité d'un nom bien difficile à prononcer et même à écrire. Que d'erreurs sur nos factures! Et combien de sollicitations téléphonique voulant parler à un certain monsieur Glouné?

Il faut savoir qu'en un peu plus de 100 ans, le nom Gloutenet est totalement disparu et a fait place, au Québec, aux Gloutnay, Gloutnez et Gloutney. Aux États-Unis, on trouve aussi bien des cousins sous le nom de Goodney.

Il arrive aussi qu'on trouve des Glouteny. Dans ce cas, il s'agit d'une erreur typographique. C'est le cas d'Alexina Gloutney, fille de Jules et d'Élisabeth Gareau et épouse d'Étienne Sanguinet. Décédée le 15 avril 1928, le quotidien Le Devoir a mentionné son décès deux jours plus tard, y allant d'une erreur à son nom. C'est bien le nom de Glouteny qu'on pouvait lire dans ce quotidien, alors dirigé par Henri Bourassa. 



Ce n'est pas bien grave. L'erreur sera rapidement corrigée dans le registre des décès et les notes de remerciements remises par la famille.

C'est toutefois plus dramatique lorsque l'erreur est gravée dans la pierre.

Fils d'Azarie Gloutney et de Julie Melançon, Arthur Gloutney (né au Québec en 1869) a dû se retourner dans sa tombe! Au lendemain de son décès, en octobre 1955 au Minnesota, on a apposé le nom de Glouteny sur sa pierre tombale. Difficile de corriger une telle erreur!


Note: c'est le site Find a grave qui a publié cette photographie de la pierre tombale. Merci à la contributrice kateb!


jeudi 13 avril 2017

Qui est donc cette Julie Gloutney du Minnesota?

Le site Web américain Find A Grave montre cette pierre tombale d'une Julie Gloutney, décédée en 1896. Les inscriptions sur cette pierre, trouvée au cimetière Sainte Rose-de-Lima d'Argyle, au Minnesota, donnent beaucoup d'informations.

En français - ce qui est déjà une donnée intéressante -, on a pris soin d'indiquer que Julie Gloutney est décédée le 26 décembre 1896 à l'âge de 54 ans, 2 mois et 2 jours. Ce qui nous sa date de naissance, soit le 24 octobre 1842. La personne qui a photographié la pierre indique que l'époux de Julie serait A. Gloutney mais elle ne donne pas davantage de détails. On ne sait pas où elle a puisé cette information car elle n'apparaît pas sur la pierre.

Qui donc est cette Julie Gloutney? Je n'en trouve pas dans mes listes de tous ceux et celles qui ont porté les noms de Gloutenet, Gloutnay, Gloutney et Gloutnez. Par contre, le 30 juin 1868, il y a un mariage entre Azarie Gloutney (fils mineur de François Gloutney et de Louise Foisy) et Julie Melançon (fille majeure de David Melançon et de Julie Légaré) à L'Épiphanie, au Québec. Cela pourrait bien être cette Julie qui a pris le nom de son époux.

J'ai beau chercher dans les registres de 1842, je ne trouve pas de traces de la naissance de Julie Melançon, fille de David et de Julie Légaré. 


Par contre, j'ai plus de chance pour Azarie. Dans un numéro ancien du Warren Sheaf, un journal du Minnesota qui existe toujours, je trouve ceci dans l'édition du 20 octobre 1910: Ozarie Gloutney d'Argyle est décédé le mardi 11 octobre à l'hôpital Saint-Boniface.

Avec cette trouvaille, on peut prétendre que c'est Julie Melançon, l'épouse d'Azarie, qui est enterrée dans ce cimetière d'Argyle.

vendredi 6 janvier 2017

Réal Gloutney et son tricycle

Voici une bien jolie photo offerte récemment sur eBay, un site d'enchères électroniques. Elle montre un jeune enfant chevauchant un tricycle ancien. 

La pièce, visiblement impeccable malgré son âge, présente un bon intérêt pour quiconque collectionne les photographies de vélos ou les équipements de loisirs. Cette photographie était offerte à bas prix lorsque je l'ai découverte. 

Le propriétaire de cette photographie en noir et blanc a eu la bonne idée de noter, au verso, le nom du garçonnet – une pratique pas toujours respectée se rend-on compte aujourd’hui lorsqu’on feuillette les albums photographiques de nos familles. 

Le vendeur de la pièce, de son côté, a pris soin de relever ce nom et de le reproduire dans la description qu'il a rédigée pour le site d'enchères eBay, espérant sans doute intéresser un plus grand nombre d'acheteurs potentiels. 

Quel nom apparaît au verso? C'est celui de Réal Gloutney. Je n'ai donc pas hésité une seconde à miser sur cette photographie (cliquez sur la photo pour l'agrandir) que j'ai obtenue quelques jours plus tard. 

Mais voici une autre découverte, tout aussi intéressante. Ce souvenir du petit garçon n'est pas qu'une simple photographie. C'est aussi une carte postale. Le portrait, pris chez un photographe professionnel (Dollard Studio de la rue Sainte-Catherine à Montréal), a été imprimé sur un papier de type carte postale, avec cette ligne au milieu qui sépare deux sections vides, une pour le message, l'autre pour l'adresse du récipiendaire. 

C'est que durant de nombreuses années, on a imprimé de telles photographies sur ce pratique support. Pas besoin d'insérer le portrait dans une enveloppe. Il suffit d'écrire un bref texte à l'endos - «voyez donc comme notre Réal a grandi!» - et d'apposer un timbre. 

Dans ce cas-ci, on a seulement inséré le prénom et le nom du jeune garçon. Quelle chance!  

Réal Gloutney est né en 1926. Il est décédé en 1996. Il est le fils de Joseph Gloutney et de Bertha Charbonneau.



jeudi 7 août 2014

La cuisine de Germaine

Publié en 1984, le premier tome du livre Les grandes dames de la cuisine au Québec rend hommage à huit femmes qui ont excellé dans le monde culinaire. Parmi elles, il y a Germaine Gloutnez. L'auteur Richard Bizier lui consacre tout un chapitre où il présente sa carrière et donne la liste des ingrédients de ses recettes préférées.

L'auteur décrit Germaine Gloutnez comme «un véritable exemple de persévérance et de courage». Il explique que «sa mère étant malade, son père lui demande de prendre la relève auprès de ses nombreux frères et soeurs, en plus de le seconder au magasin général situé à l'avant du logis».

Forgeron de profession, Salomon Gloutnez épouse Albertine Deragon le 28 août 1911 à l'église Saint-Fulgence de Durham-Sud. Le couple engendrera une famille nombreuse, la plus importante parmi tous les Gloutenet d'Amérique. Dix-huit enfants naîtront de cette union. Deux décéderont en très bas âge.

Deuxième enfant d'Albertine et de Salomon, née le 6 avril 1914 à Saint-Nazaire d'Acton, Germaine dirigera l'École des sciences ménagères (liée à l'Université de Montréal). Dans les année soixante, on la verra dans des publicité à la télévision (pour la graisse Crisco notamment). Elle animera Bonjour Madame, une émission télévision, et participera à l'émission Femme d'aujourd'hui. Le service des archives de Radio-Canada conserve ce clip de décembre 1975Germaine Gloutnez donne sa recette de dinde de Noël.

dimanche 27 juillet 2014

Nos cousins Guertin

À Verchères, le 5 octobre 1761, le soldat Nicolas Gloutenet épouse Geneviève Guyon. Âgée de 39 ans, Geneviève est veuve. Son premier époux, Gabriel Guertin (fils de Gabriel et de Françoise Tétreau), est décédé deux ans plus tôt, le 4 décembre 1759. Ils s'étaient épousés à Verchères le 10 juin 1748. De ce premier mariage, cinq enfants sont nés. Ce sont Gabriel, Marie Geneviève, Louis, Victoire et Pierre.

En cette seconde moitié du 18e siècle, dans cette maison de Verchères où habitent Nicolas et Geneviève, des enfants Guertin et un enfant Gloutenet jouent ensemble. Le seul fils vivant du nouveau couple, Pierre Francois Gloutenet, est né le 3 octobre 1765.


Voici un fait historique intéressant. En 1785, le 31 janvier, deux mariages sont célébrés en l’église Saint-François-Xavier de Verchères. Pierre François Gloutenet épouse Charlotte Ricard tandis que Marie Genevève Guertin épouse François Ricard. Les deux Ricard sont frère et sœur (enfants de François Ricard et de Marie Josephe Charest), tandis que Geneviève est la demi-sœur de Pierre Francois. Le père et le beau-père Nicolas Gloutenet appose sa signature comme témoin aux deux mariages. (photo: église Saint-François-Xavier, site Web de la Ville de Verchères.

Geneviève Guyon ne connaitra pas les petits-enfants Guertin et Gloutenet qui naîtront de ces mariages. Elle décèdera moins de trois mois plus tard, le 25 avril 1785. 

jeudi 10 juillet 2014

Une rue Olivier-Gloutnez à Contrecoeur

Né à Verchères et décédé aux États-Unis, le patriote Olivier Gloutnez (1819-1888) a dorénavant une rue qui porte son nom à Contrecoeur.

Le nouveau projet domiciliaire Les Sentiers Boisés de Contrecoeur comptera à terme quelque 450 maisons sur une dizaines de rues, toutes baptisées en l'honneur de citoyens de Contrecoeur qui ont joué un rôle durant la Rébellion des Patriotes (1837-1838).

Fils de Gabriel Gloutenay et de Josephte Rivet, Olivier est né le 16 décembre 1819. Le lendemain, il était baptisé à Verchères. Son parrain et sa marraine sont François Gloutnay et Josephte Meunier dit Lapierre, oncle et tante de l'enfant. C'est le curé de Verchères, Thomas Kimber, qui préside le baptême. Meunier à Verchères, Gabriel sera quelques annés après la naissance d'Olivier meunier à Contrecoeur. C'est là que vivra Olivier Gloutnez, au moins jusqu'en 1840.

Olivier Gloutnez a épousé Catherine Henri, fille de Jean-Baptiste Henri et de Catherine Forget. Mais où et quand ce mariage fut-il célébré? Nous ne l'avons par encore découvert. Ce que l'on sait toutefois, c'est qu'Olivier est décédé à Worcester, au Massachusetts, le 7 avril 1888, à l'âge de 79 ans. Sur le registre des décès du Massachusetts, on a inscrit qu'il est décédé à cause de son grand âge (of old age). Catherine est décédée au même endroit le 21 septembre 1895. En 1880, le couple habite le 28 Douglass Street à Worcester. On mentionne alors qu'Oliver est vendeur itinérant (pedler).

Le fait que son acte de mariage soit introuvable au Québec incite à penser qu'il fut célébré aux États-Unis. Mis en prison durant six mois à cause de sa participation à la Rébellion des Patriotes, peut-être s'est-il ensuite exilé. Si c'est le cas, il aurait vécu près de 50 ans aux États-Unis. Pensait-il à Contrecoeur durant son exil? Impossible de la savoir. Mais on sait qu'à Contrecoeur, bien des personnes auront dorénavant une pensée pour lui en écrivant leur adresse postale.